La déficience intellectuelle ? NON, CE N’EST PAS ÊTRE BÊTE ! Alors qu’est-ce que c’est ? Quel avenir professionnel pour ces personnes ?  Je vous propose un petit topo sur ce sujet avec des conseils pratiques pour vous adapter aux personnes déficientes intellectuelles.

panneau qui affiche le mot ignorance

Dans quel cas parle-t-on de déficience intellectuelle ?

 

 

. Bilan et test de Q.I .

Pour parler de déficience intellectuelle, il faut croiser les résultats d’un test d’intelligence et les conséquences concrètes de ces résultats sur l’autonomie de la personne au quotidien (cf article sur le Q.I.).

Nous estimons le degré de déficience intellectuelle selon les résultats obtenus au Q.I.

A savoir :

  • Légère si Q.I entre 50 et 70
  • Moyenne si Q.I. entre 35 et 49
  • Sévère si Q.I. entre 20 et 34

Vous pouvez consulter un article plus complet sur le test de Q.I ainsi que sur le bilan neuropsychologique.

 

. Et concrètement ? .

C’est lorsque qu’un individu se trouve en difficulté, et ce de manière importante, dans les différents domaines évalués par le Q.I. et que cela impacte significativement son quotidien.

Je répète, cela ne signifie en rien “être bête” ! Cela signifie seulement que la personne présente une lenteur dans ses actions et un décalage dans sa compréhension des choses, des difficultés de mémoire, un raisonnement qui “ne se fait pas tout seul” et des difficultés pour expliquer les choses aux autres.

 

. Pourquoi ce diagnostic peut-il être difficile à poser ? .

Le diagnostic de “déficience intellectuelle légère” n’est pas toujours aisé pour les professionnels. Il est difficile, en effet, d’annoncer ce type de diagnostic. Et ce pour plusieurs raisons :

  • La crainte principale est de se tromper. Il faut comprendre que poser un diagnostic engendre de fortes conséquences dans la vie de la personne diagnostiquée et de son entourage. Il est donc important de faire preuve de prudence.

 

  • En théorie, il est impossible de parler de “déficience intellectuelle” si au moins l’une des notes obtenues aux ICV (Indice de Compréhension Verbale) et IRP/IRF (Indice de Raisonnement Perceptif/Fluide) sont dans la “norme”, même inférieure.

 

  • L’une des difficultés majeures est de distinguer une “déficience intellectuelle légère” d’une personne présentant de multiples troubles DYS (cf guide gratuit définissant ce que sont les troubles DYS). En effet, en cas de dysphasie, les épreuves de compréhension verbale pourront être impactées. En cas de dyspraxie, les épreuves de raisonnement perceptif/fluide et vitesse de traitement risques d’être impactées. En cas de TDA-H, toutes les épreuves pourront être touchées …

 

 . Cas pratiques .

Dans ma carrière professionnelle, j’ai rencontré plusieurs personnes présentant des déficiences intellectuelles. Voici quelques cas concrets pour illustrer mes propos et faciliter la compréhension cette situation.

  • Des hommes et des femmes qui suivent des formations niveau CAP/BEP. Beaucoup de ces personnes sont motivées, investies, travailleuses mais, pour autant, dans l’incapacité de poursuivre ces formations et d’obtenir un diplôme de niveau BAC (trop d’autonomie et d’abstraction sont demandées).

 

  • Un homme d’une quarantaine d’années qui se trouvait très en difficulté dans ses apprentissages. Il se formait dans le domaine de la vente et du commerce, à un niveau CAP/BEP. Au vu de son test de Q.I., j’avais initialement plutôt opté pour un “multiDYS”. Et puis il a fallu que je me rende à l’évidence : soit ce monsieur présentait tous les troubles DYS qui existent, soit il se situait dans le champ d’une “déficience intellectuelle légère”. Au vu de l’impact de ses difficultés au quotidien, le diagnostic de déficience fut avancé. Ce qui m’a le plus marqué, dans ce cas précis, étaient l’impulsivité de ce monsieur, ses difficultés majeures de compréhension et son manque d’autonomie en formation. L’illustration la plus parlante fut le moment où ce monsieur est sorti de cours, furieux car il lui avait été dit de “ne pas faire l’autruche”. Il n’était pas une autruche disait-il et ne comprenait absolument pas ce qui lui avait été dit. Sa colère et son agressivité furent difficiles à calmer.

 

  • Un monsieur d’une trentaine d’années, qui avait été diagnostiqué porteur de multiples troubles DYS durant son enfance. Seulement, au vu de son test de Q.I. passé à l’âge adulte, la déficience intellectuelle était “flagrante”. Au quotidien, ce monsieur présentait des difficultés de compréhension importante, des capacités d’expression limitées ainsi que des problèmes de mémoire majeure : ce qui engendre des échanges confus et peu informatifs.
rose de toutes les couleurs

LA déficience INTELLECTUELLE AU QUOTIDIEN

 

 

. Conseils pratiques .

Quelques conseils pratiques pour interagir avec une personne déficiente intellectuelle :

  • Proscrire les implicites, les expressions et le second degré. Tout devra être explicité afin de faciliter la compréhension.

 

  • Demander à la personne de reformuler ce qu’elle a compris. C’est seulement à partir de ce que la personne va dire que des explications et reformulations pourront être apportées.

 

  • Être très patient face aux nécessaires répétitions mais aussi face au fait que les répétitions ne suffiront pas forcément pour gommer les difficultés et les incompréhensions.

 

  • Notez tout. Ce qui est important à retenir, les consignes … Par exemple, dans le cadre de la construction d’un projet, un fichier informatique peut être construit et rempli à chaque RDV, par les différents intervenants afin de servir de “carnet mémoire”. Ne pas oublier de garder une copie du document après chaque modification, faute de quoi la situation risque d’être problématique lorsque la personne aura oublié ou perdu son document …

 

. Quel avenir professionnel pour ces personnes ? .

Il existe globalement 3 organisations dans le monde du travail :

  • Le milieu ordinaire. Il s’agit de celui qui est le plus connu. Ce sont les offres d’emploi auxquelles nous répondons, et les postes que nous occupons dans le secteur public ou privé. La contrainte principale en milieu ordinaire est qu’il faut être productif (travailler dans ce cas est quasiment incompatible en cas de vitesse de traitement affaiblie)

 

  • Les entreprises adaptées. Pour y travailler, il faut obtenir une notification de la MDPH (Maison Départementale pour les Personnes Handicapées). Il existe toujours des contraintes de production mais elles sont compensées par une aide, proposée par des professionnels, qui permet d’apprendre un métier et gagner progressivement en efficacité.

 

  • Le milieu protégé : les ESAT. De la même manière, une notification MDPH est obligatoire. En cas de lenteur, il s’agit quasiment de la seule possibilité qui permet de travailler et donc de gagner un salaire.

En cas d’impossibilité partielle ou totale au travail, des allocations ou des pensions d’invalidité sont octroyées. Dans ce cas, un projet de vie plutôt qu’un projet professionnel sera réfléchi en termes d’autonomie et de participation citoyenne (bénévolat, activités …).

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QUI SUIS-JE ?

Angéline Lamblot, neuropsychologue depuis 10 ans, je vous partage mon expertise, mes astuces et mes conseils pour utiliser pleinement les capacités de votre cerveau !

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