Qu’est-ce que c’est la dysphasie ? Comment obtenir un diagnostic ? A quel aménagement spécifique peut-on prétendre lors de la passation d’un examen ? J’ai construit cet article autour de nombreuses illustrations pour vous permettre de cerner au mieux ce trouble. Et bien sûr, quelques conseils pour vous aider au mieux. Si vous êtes parents, enseignants ou en contact avec des enfants dysphasiques, j’ai également réalisé une vidéo afin de vous donner les clés pour expliquer simplement ce trouble.

dessin de deux visages qu se rencontrent

Pour commencer, je vous mets le lien pour télécharger mon guide “les troubles DYS, qu’est-ce que c’est ?”. Il pourra vous servir de support pour parler de ce trouble à votre entourage, votre employeur … Ce sera également l’occasion de découvrir les autres troubles DYS.

 

TOUR D’HORIZON DE LA DYSPHASIE

 

 

. De quoi parle t-on ? .

La dysphasie fait partie de la grande famille des troubles DYS (ce que l’on appelle les troubles des apprentissages). Il s’agit du cerveau qui, au cours de son développement, se développe et se “calibre” involontairement avec une difficulté spécifique impactant le langage oral.

Ce défaut de « calibrage » peut concerner :

  • Soit la compréhension : “Je ne comprends pas toujours ce que l’on me dit”
  • Soit l’expression : “J’ai du mal à m’exprimer, à trouver mes mots afin que les autres comprennent ce que je dis”
  • Soit les deux : la compréhension et l’expression.

 

A ce stade, il est important de rappeler que les personnes dysphasiques n’ont aucun problème d’intelligence ! (voir les articles sur le Q.I et la déficience intellectuelle.

 

Au quotidien, il peut être difficile de distinguer une personne dysphasique d’une personne qui :

  • “Bafouille” en raison d’un stress,
  • A une langue maternelle étrangère,
  • Manque de “culture” ou “éducation”,
  • Est “limitée” intellectuellement,
  • Est sourde et muette (dans le cas des dysphasies sévères)

 

. Comment cela s’illustre t-il concrètement ? .

Pour illustrer mes propos et la difficulté de ce trouble, imaginez qu’une personne dysphasique est une personne dépourvue d’une langue maternelle. Un enfant dysphasique, né en France, apprend donc le français comme si c’était sa 2e langue

Pour une personne non dysphasique, apprendre sa langue maternelle n’est pas un problème. L’enfant va apprendre, à force d’entendre les autres parler, enrichir progressivement son vocabulaire, ses tournures de phrases, etc. Pour une majorité des mots que nous utilisons au quotidien, cela ne nous demande pas d’effort particulier. C’est presque automatique.

Bien entendu, il est normal de “beuguer” de temps en temps sur des mots !

La différence majeure, pour une personne dysphasique, est la fréquence à laquelle les “beug” vont apparaître et l’effort mental qu’elle devra fournir pour comprendre et/ou s’exprimer.

De plus, il est difficile de parler de sa dysphasie car il est difficile pour la personne de trouver les bons mots. Elle peut donc passer, malheureusement, pour une personne bête ou trop sensible.

 

NON, ELLE NE FAIT PAS EXPRÈS ! Arrêtons de regarder le monde à travers le spectre de notre manière de penser. Nous sommes tous différents …

fleur multicouleur

. Système de compensations .

Il faut comprendre aussi qu’un enfant dysphasique grandira et deviendra un adulte dysphasique. Son cerveau va apprendre à compenser, plus ou moins selon la sévérité de son trouble. Même sans s’en rendre compte, la personne dysphasique va toujours mobiliser une partie de sa concentration dans la recherche de ses mots et dans la compréhension de ce qu’elle entend.

Parfois, cela va se traduire par un temps de silence avant de prendre la parole ou de répondre. Cela peut aussi s’exprimer par une petite déformation de certains mots ou par une réponse “à côté”, etc.

L’enjeu majeure pour une personne dysphasique est que ses difficultés vont largement s’accentuer en cas de stress.

 

 

. Quelques exemples de personnes diagnostiquées .

  • Je pense à une jeune femme d’une vingtaine d’années qui présente une dysphasie sévère. Il est difficile pour les autres de savoir ce qu’elle comprend ou non. Il y a régulièrement un silence pesant, faisant planer le doute de sa compréhension. Ses réponses peuvent être courtes et concises. Nous illustrons nos propos par des gestes, des mises en situation, etc. afin de nous assurer de notre compréhension mutuelle.

 

  • Il y a également ce monsieur d’une petite quarantaine d’années qui a appris, il y a très peu de temps, sa dysphasie. Le manque de confiance est palpable. La fuite de certaine situation est fréquemment utilisée, pour se préserver.

 

  • Je pense également à ces parents qui, à la suite du bilan orthophonique de langage oral de leurs enfants, se questionnent sur leur propre difficulté et découvre leur propre dysphasie.

 

  • Et tous ceux qui n’auront pas de diagnostic car ils vivent avec une dysphasie, incognito, et qui correspond à leur normalité. Comment savoir si on a un “problème” lorsqu’on n’est pas diagnostiqué ?

 

. Comment peut-on faciliter le quotidien de ces personnes ? .

  • COMPRÉHENSION et TOLÉRANCE. Il est important de faire attention à la possible honte qu’elles peuvent ressentir devant les autres au moment de parler. Et aussi l’impact dramatique de cela sur la confiance en soi et donc l’épanouissement.

 

  • Nous devons être vigilants sur l’utilisation du second degré, des expressions, des implicites, etc. car les personnes dysphasiques peuvent se sentir très en difficulté, sans le faire savoir et le montrer. Car oui, demander de répéter une fois, pourquoi pas. Mais dans certaine situation, il faudrait multiplier les répétitions et là les choses se compliquent. Les personnes dysphasiques demandent cela rarement à leurs interlocuteurs.

 

  • La reformulation est donc primordiale.  Ce ne sera pas à vous de reformuler en première intention mais bel et bien à l’autre de dire ce qu’il a compris afin que vous partiez de cela pour compléter et reformuler vous-même. N’hésitez donc pas à leurs poser une question pour les inviter à reformuler.

 

  • Dans le cadre d’une formation et au cours de la scolarité, les personnes dysphasiques peuvent bénéficier d’un reformulateur, lors des examens notamment. A savoir, une personne qui s’assurera notamment de la bonne compréhension des consignes.

 

. Comment se faire diagnostiquer ? .

Il vous faudra une ordonnance de votre médecin traitant pour réaliser un bilan orthophonique de langage oral.

N’hésitez pas à préciser aux orthophonistes votre âge afin de vous assurer qu’elle possède les outils et connaissances nécessaires pour réaliser votre bilan (par exemple, elles ne pratiquent pas toutes auprès d’adultes).

Les délais peuvent être longs. Il vous faudra vous adapter à l’emploi du temps de l’orthophoniste… Dès que vous avez la prescription pour ce type de bilan, appelez de suite pour prendre un RDV. N’hésitez pas à faire quelques kilomètres et à appeler de nombreux professionnels pour trouver le RDV le plus tôt possible.

Enfin, afin de savoir si ce bilan est pertinent, vous pouvez consulter un neuropsychologue possédant des connaissances sur la dysphasie de l’adulte.

Vous pouvez également en apprendre plus en lisant l’article sur : le bilan neuropsychologique : pour qui, pourquoi, comment, combien… ? 

La dysphasie fait donc partie de la grande famille des troubles des apprentissages. Elle n’est souvent pas très connue et peut-être mal comprise. Comme toujours bienveillance et tolérance sont des qualités qui nous permettent de vivre bien ensemble.

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Angéline Lamblot, neuropsychologue depuis 10 ans, je vous partage mon expertise, mes astuces et mes conseils pour utiliser pleinement les capacités de votre cerveau !

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