Qu’est-ce qu’un défaut de flexibilité mentale ? J’accompagne, par intermittence selon les demandes, des adultes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) sans déficience intellectuelle, dans le cadre de leurs études. Je vous propose, dans cet article, d’aborder l’une des spécificités de l’autisme mais aussi du Trouble Déficitaire de l’Attention avec sans Hyperactivité (TDA-H) : le défaut de flexibilité mentale.

Mélange de peinture irisée

Qu’est-ce que c’est ?

 

Dans “flexibilité mentale”, vous avez les mots “flexibilité” et “mentale”. “Mentale” fait référence à la manière dont nous réfléchissons et pensons. En d’autres termes, ce qui se passe dans notre tête. La “flexibilité” peut, quant à elle, se comprendre et s’illustrer par :

  • Une personne flexible physiquement, c’est-à-dire une personne souple.
  • Les qualités d’un flexible/tuyau de douche ou d’un élastique.

Il s’agit donc de notre capacité à nous adapter, à changer nos actions lorsqu’elles ne sont plus adaptées, à modifier nos comportements en faisant évoluer nos opinions, en vivant la nouveauté et les moments de transition avec sérénité, etc.

Une personne qui présente un défaut de flexibilité mentale aura donc besoin de temps pour s’adapter et trouver ses marques. Tant que la période d’adaptation n’est pas terminée, il y a un risque élevé de commettre des erreurs. On peut schématiser en disant que cela manque de fluidité, d’efficacité et de rapidité.

 

On qualifie souvent ces personnes de “rigide”, “têtue”, “obstinée”,mono tâche”, etc.

 

 

Illustration DANS LE QUOTIDIEN

 

Un jeune homme, d’une vingtaine d’années, diagnostiqué comme présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience intellectuelle avec, notamment, un fort défaut de flexibilité mentale !

A cette heure, son défaut de flexibilité est impressionnant ! Ce jeune homme reste campé sur ses positions et a beaucoup de mal à entendre des propos qui ne vont pas tout à fait dans son sens. Que ce soit des idées, des pensées ou des suggestions. Toutes les solutions proposées pour contrer ses difficultés sont repoussées rapidement, presque d’un revers de la main. Dans sa manière de voir les choses, ces solutions devraient amener une amélioration immédiate, significative, durable et stable. Sinon, ça n’en vaut pas la peine. Cela demanderait trop d’effort pour un avantage trop faible.

Par exemple, pour contrer ses difficultés de lecture, nous lui avons proposé d’utiliser un “stylo scanner lecteur”. Cet outil permet de surligner un texte pour que celui-ci soit lu à voix haute. Sa réponse fût radicale : “Cela ne changera rien.”

Nous savons que ce qui fonctionne le mieux est finalement l’accumulation de plusieurs outils et stratégies. Ceux-ci doivent être réévalués régulièrement dans leur efficacité. Il faut du temps pour s’approprier une solution et constater des améliorations notables (plusieurs jours voire plusieurs semaines pour certains). C’est seulement à partir de ces améliorations que nous pouvons ensuite réfléchir à d’autres solutions pour effacer au maximum les difficultés rencontrées.

Nous lui proposons ainsi régulièrement de nouvelles stratégies d’aide, cumulatives, dans une dynamique d’essai-erreur. Sa réponse est systématiquement négative ou du moins peu optimiste. En tant qu’accompagnants, nous sommes confrontés à une sensation d’impuissance, voire d’agacement puisque finalement nous ne pouvons aider.

 

Nous lui partageons nos expériences et nos outils mais il ne s’en empare pas !

 

puzzle multicolore

 

 

Seulement, la non-adoption volontaire de ces stratégies et outils génère chez lui un épuisement certain ! C’est un peu comme un rouage dans lequel des grains de sable se seraient logés : ça fait un bruit désagréable, ça abime le mécanisme et ça manque de fluidité, d’efficacité et de force !

L’énergie qui est dirigée involontairement en rejetant l’aide proposée, tel un réflexe, n’est donc pas disponible et mobilisable pour d’autres objectifs … Une fatigue en découle, impactant ses capacités de réflexion mais aussi son corps : des malaises, une mine fermée et visiblement fatiguée, une perte de poids, etc.

Cela va également impacter ses capacités d’organisation. Lorsqu’il part dans une mauvaise direction en décidant par lui-même d’opter pour une solution qui n’aura pas d’utilité pour sa problématique, accrochez-vous pour le faire changer d’avis ! Encore une fois, de l’énergie mal dirigée, de la fatigue et une perte de temps. Du côté des accompagnants, des réflexions éthiques autour de l’acceptation des limites de l’autre et du fait que nous ne pouvons faire les choses à sa place. Cela serait contre-productif. Nous ne pouvons lui éviter un chemin sinueux s’il décide de le prendre. Si cette démarche vous intéresse, j’ai écrit un post plus complet sur “Accepter l’autre, sans jugement”.

Enfin, face à une personne ayant ce défaut de flexibilité, on peut vite avoir l’impression de régulièrement repartir de zéro. Ce qui est le cas dans une certaine mesure. Par exemple, au retour des vacances, il existe toujours ce laps de temps de 3 semaines voire un mois pour que l’individu reprenne ses marques ! Il est donc important, durant cette période, de patienter et ensuite de refaire le point pour ajuster les accompagnements proposés.

 

 

techniques pour compenser

 

Je vous propose 2 techniques très simples, faciles à mettre en place au quotidien et qui donnent de très bons résultats dès lors qu’elles sont adoptées.

La règle des 10 minutes. Si je bloque plus de 10 minutes sur un sujet, j’arrête pour y revenir plus tard et/ou demander de l’aide. Il ne sert à rien d’insister, de toute évidence ce n’est pas le moment ! Écoutez votre cerveau et respectez-le si vous souhaitez qu’il coopère …

La seconde technique est de se demander : Qu’est-ce … “NOMMER UNE PERSONNE” … ferait à ma place ? Par exemple, je suis en train de bloquer sur une question de bricolage. Vous pouvez vous demander comment mon conjoint ferait-il ? Comment mon grand-père s’y serait-il pris ? Etc. Parfois, visualiser une personne “ressource” peut réellement débloquer un embouteillage mental !

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QUI SUIS-JE ?

Angéline Lamblot, neuropsychologue depuis 10 ans, je vous partage mon expertise, mes astuces et mes conseils pour utiliser pleinement les capacités de votre cerveau !

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