ACCEPTER L’AUTRE, SANS JUGEMENT
Peut-être l’un des exercices les plus difficiles à faire sur cette Terre … Accepter sans juger, l’autre… là où il se trouve, avec ses blocages, ses évolutions, ses limites du moment présent, etc. Je vous propose des pistes de réflexions sur ce vaste sujet, en vous partageant dans ce post quelques expériences personnelles et professionnelles. En espérant que cela puisse vous être utile.
Accepter sans jugement, se respecter et respecter le rythme de l’autre, être dans la tolérance et la bienveillance de ce qui est. Il est difficile de le faire avec les autres, tout comme il est difficile de le faire pour soi.
Il est nécessaire d’éviter de s’accrocher trop fortement à l’image que nous avons de l’autre. Et donc de prendre conscience de ce que la personne est, sans fantasmes de notre part et sans notre vision « évoluée » future de ce que pourrait être cette personne. Nous ne nous connaissons nous-mêmes jamais entièrement, encore moins les autres. Laissons-nous surprendre … des changements peuvent survenir d’un jour à l’autre. Et s’ils n’ont pas lieu, c’est tout simplement que ce n’est pas le moment. Un peu de douceur et de compassion.
LA SPHÈRE PERSONNELLE
. Exemple 1 .
Je pense à cette femme qui partageait sa vie avec un homme présentant un Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité (TDA-H). Un jour, le meilleur ami de sa sœur lui a dit : « Tu ne peux pas rejeter cette partie de ton conjoint. En le choisissant, tu as pris le “bon” et le “moins bon” …”. » Ce témoignage a provoqué en elle, une mini révolution intérieure car ses paroles lui sont restées plusieurs années en tête, avant qu’elle n’en comprenne sa pleine dimension et ses conséquences.
. Pistes de réflexions .
Accepter des choses au début pour ensuite les reprocher à l’autre … voilà une réalité que nous avons pour beaucoup vécu, présentement encore ou dans notre passé. Cette logique de non-acceptation de l’autre tel qu’il est et de non-respect de son rythme propre, se retrouve autant dans le contexte professionnel que dans notre sphère relationnelle et familiale.
Nous voulons, par exemple, éviter des expériences que nous jugeons “négatives” à nos enfants. Je ne parle pas de celles qualifiées de « dangereuses », mais bien des situations qui peuvent faire souffrir nos enfants et que nous estimons évitables. C’est pourtant en expérimentant qu’ils apprennent. Ils auront tous, le moment venu, des peines de cœur, des disputes avec leurs ami(e)s, des envies de braver « les interdits » …. Nous y sommes tous passés et c’est le propre même de la vie : apprendre et expérimenter pour grandir et évoluer.
La finalité, en soi, n’est donc pas ce qu’il y a de plus important. Le chemin parcouru est définitivement ce qui est le plus important …
Pour élargir la réflexion, il est donc nécessaire de ne pas donner son avis, sans que l’autre ne nous l’ait demandé. De même, nous ne pouvons proposer des choses allant à l’encontre des croyances de l’autre. Le respect, voilà le secret ! Alors partons de là où est la personne, pour être à ses côtés et non faire les choses pour elle.
Pour aider, nous pouvons, si l’envie est mutuelle, partager nos expériences, nos connaissances, notre compréhension du Monde, etc. L’évolution ne se fait pas du jour au lendemain et la répétition est donc la clé de l’apprentissage, tout comme la mise en pratique et l’expérimentation. Regardez les enfants qui apprennent à marcher. Ils tombent un nombre de fois incalculables, se relèvent et réessayent. L’environnement est en grande partie un déclencheur favorable. Les parents baignent leurs enfants dans une ambiance bienveillante et encourageante. Alors faisons de même avec notre entourage, mais aussi avec nous-même. ACCEPTATION, TOLÉRANCE, RESPECT DE L’AUTRE.
EN MILIEU PROFESSIONNEL
. Exemple 2 .
Dans un centre de rééducation où j’ai travaillé plusieurs mois, j’ai rencontré une femme assez jeune qui avait vécu un petit AVC. Elle voulait savoir si elle pouvait reprendre la conduite automobile, ce qui nous amena à réaliser un bilan neuropsychologique. En échangeant avec elle, j’ai découvert un TDA-H présent depuis toujours et non consécutif à son AVC.
Elle n’était pas du tout prête à l’entendre !
Je ne vous raconte pas les questions qu’elle s’est posée par la suite : Est-ce que ça veut dire que je n’ai pas les capacités nécessaires pour conduire, et ce depuis toujours ? Est-ce que ceci explique mes difficultés depuis que je suis enfant ? Et mon instabilité professionnelle ? Et mes réactions avec mon conjoint ?
Au secours, elle surchauffe !!!!!!! J’ai donc dû y aller très progressivement avec cette personne, pour respecter son rythme propre d’intégration.
. Exemple 3 .
Dans le cadre de la construction d’un projet professionnel, j’ai accompagné un jeune homme de 20 ans qui présentait une dyspraxie, des tics nerveux importants et une fuite du regard. Je lui ai proposé un bilan neuropsychologique et un test de Q.I. afin de cerner son profil cognitif et donc les métiers envisageables. Je me suis mise à suspecter un trouble du spectre de l’autisme (TSA) sans déficience intellectuelle.
Je lui explique cela et lui propose de l’orienter vers une structure diagnostique. Il refuse … Je n’ai pas d’autres choix que d’accepter cela.
Quelques temps plus tard, je “profite” d’un bilan de mi-parcours avec sa maman pour lui proposer d’expliquer les résultats du bilan à celle-ci. Ce jeune homme ne sait pas trop quoi me répondre. J’insiste sur l’utilité de partager cela avec sa maman. Je lui explique qu’il est majeur et que je respecterai bien entendu son choix. Il refuse à nouveau. Connaissant son défaut de flexibilité mentale, il était important que je réessaye.
Dans ce cas, il a pris ses “responsabilités” et il faut l’accepter.
Finalement, nous sommes un peu des facilitateurs, des sortes de guide. Mais nous n’avons aucun pouvoir pour faire les choses à la place des autres. Chacun son chemin d’évolution …
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Angéline Lamblot, neuropsychologue depuis 10 ans, je vous partage mon expertise, mes astuces et mes conseils pour utiliser pleinement les capacités de votre cerveau !
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